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Rencontre avec un député : quand la politique devient concrète

  • Photo du rédacteur: L'École du FLAM
    L'École du FLAM
  • 4 mai
  • 6 min de lecture

Un article rédigé grâce à la participation d’Alexia, Claudia, Hector, Belen, Irene et Emma, élèves du programme FLAM de l’École du FLAM de Madrid, après leur rencontre avec Stéphane Vojetta, Député des Français de l’étranger.

Avant de parler politique, on voulait comprendre son métier

Pour nous, un député, c’était un peu flou. On imaginait un monsieur (souvent en costard) qui vote des lois à Paris. Mais en discutant avec Stéphane Vojetta, on a découvert que ce métier, c’est beaucoup plus complexe — et beaucoup plus humain aussi.

Un député, d’abord, il propose, modifie et vote les lois à l’Assemblée nationale. Mais attention : toutes les lois proposées ne sont pas adoptées. En fait, seulement 20 à 30 textes par an passent vraiment. Il faut donc convaincre, débattre, créer des alliances, et construire une majorité. Bref, c’est comme un jeu de stratégie... sauf qu’il s’agit de la vie des gens.

Et ce n’est pas tout : le député est un relais entre les citoyens et l’administration. Stéphane Vojetta nous a expliqué qu’il aide souvent des Français de l’étranger qui ont des soucis de retraite, de bourse ou d’école. Il reçoit des messages, des appels, des témoignages — et il agit. Il ne vit pas dans une bulle à Paris. Il vit sur le terrain, au plus près de ceux qu’il représente.


Une journée de député, c’est long… et pas du tout prévisible

Quand Belen lui a demandé à quoi ressemble une journée type, il a souri. Et il nous a répondu très franchement : “Une journée type, ça n’existe pas.”

Il peut avoir un planning le matin, et tout peut basculer dans la journée. Une urgence politique, un vote de dernière minute, un débat qui dure, un déplacement imprévu… Le programme change tout le temps.

Mais ce qui ne change pas, c’est que les journées commencent très tôt et finissent très tard. Il y a peu de pauses, beaucoup de trajets, de réunions, de messages à gérer. Être député, c’est un rythme intense. C’est aussi un vrai engagement : on ne compte pas ses heures. « C’est pas un métier où on rentre à 17h pour regarder Netflix », comme l’a plaisanté l’un d’entre nous après l’échange.



La loi sur les influenceurs : protéger sans censurer

Emma, elle, avait préparé des questions sur la loi qui encadre les influenceurs. Parce que oui, on suit tous des créateurs sur Instagram, TikTok ou YouTube. Mais on sait aussi que certains exagèrent, manipulent ou vendent des produits douteux. Et souvent, ce sont les jeunes qui en payent le prix.

Stéphane Vojetta nous a expliqué qu’il a travaillé activement sur cette loi, justement pour protéger les consommateurs. Elle oblige désormais les influenceurs à dire clairement quand c’est une pub, à ne pas faire la promotion de produits illégaux ou dangereux, et à respecter des règles précises.

Et ce n’est pas fini : la France veut que cette loi devienne un modèle pour l’Europe. Ça veut dire que petit à petit, d’autres pays pourraient adopter les mêmes règles. Le but ? Avoir un cadre commun pour protéger les jeunes, sans empêcher les créateurs de s’exprimer. Trouver un équilibre entre liberté d’expression et protection, c’est tout l’enjeu.



Le français à l’étranger : un combat qui nous concerne

Quand Claudia lui a parlé du programme FLAM, il a tout de suite dit à quel point c’était important pour lui. Le FLAM, c’est ce qui nous permet à nous, jeunes Français vivant à l’étranger, de garder un lien fort avec notre langue, notre culture, notre identité.

Stéphane Vojetta nous a expliqué qu’il soutenait ce programme et qu’il voulait le rendre plus visible et mieux soutenu. Pour lui, ce n’est pas juste un petit truc sympa le samedi : c’est une priorité nationale, surtout quand on veut que le français continue à vivre et rayonner dans le monde.

Parce qu’il ne faut pas se mentir : l’anglais est partout. C’est la langue dominante dans les séries, les jeux, les réseaux sociaux. Et pourtant, le français a une vraie richesse, une histoire, une diversité. La France essaie de la défendre à travers la francophonie, mais c’est un combat de tous les jours — surtout chez les jeunes.


La francophonie, ce n’est pas juste pour les dictionnaires

Au début, on pensait que “francophonie”, c’était un mot qu’on ne croise que dans les cours de géo. Mais le député nous a montré que c’est bien plus vivant.

Il nous a parlé de la francophonie comme d’un réseau mondial, fait de gens qui parlent français, qui créent, qui partagent, qui inventent dans cette langue.

Selon lui, la jeunesse francophone à l’étranger est un trésor pour le futur. Parce qu’on a une double culture, une ouverture, une flexibilité. Il nous a encouragés à en être fiers, à en faire une force, et à ne pas abandonner notre langue maternelle pour la facilité.

Les lois qui nous concernent directement (même si on ne le réalise pas toujours)

Hector, lui, a voulu poser des questions sur les lois qui touchent les jeunes. Et la réponse du député nous a un peu surpris : en fait, presque toutes les lois ont un impact sur nous, même celles qui ont l’air éloignées.

Il nous a parlé de réformes sur l’éducation, de l’accès aux soins, du numérique, de l’environnement. Ce sont des sujets qui façonnent notre avenir, même si on ne lit pas les textes officiels tous les jours.

On a discuté du climat, par exemple. Il nous a dit que les jeunes ont une vraie sensibilité écologique, et que ça pousse les députés à intégrer ces questions dans les lois. La transition énergétique, la régulation des géants du numérique, la santé mentale des ados… tout ça, c’est politique, même si ce n’est pas toujours sur TikTok.


Les citoyens, les courriers, les débats publics : un député à l’écoute ?

Irene a posé la question que beaucoup de jeunes se posent : “Est-ce que notre voix compte vraiment ?”

Et la réponse, c’est oui — mais seulement si on ose la faire entendre.

Stéphane Vojetta nous a expliqué que les citoyens peuvent lui écrire, le rencontrer, le questionner. Il reçoit des mails, des témoignages, des idées. Et même s’il ne peut pas tout régler, il écoute et il transmet.

Le rôle d’un député, c’est aussi d’être le porte-voix des gens. Et pas seulement ceux qui crient le plus fort à la télé. Les jeunes, les parents, les associations, les expats, les oubliés… Tout le monde a le droit d’être entendu.


Et les jeunes dans tout ça ?

Alexia a abordé un sujet un peu sensible : les jeunes et la politique. On dit souvent qu’on ne s’y intéresse pas, qu’on est “déconnectés”. Et pourtant, on est nombreux à être engagés sur des causes importantes : écologie, justice, égalité…

Alors pourquoi ce décalage ? Le député nous a répondu que la politique traditionnelle doit s’ouvrir davantage aux jeunes, leur parler autrement, les inclure dans les décisions. Il a reconnu que les institutions peuvent sembler loin, complexes, parfois décourageantes.

Mais il nous a aussi dit que rien ne change sans participation. Que voter, proposer, débattre, ça commence tôt. Que même si on ne peut pas encore élire un député, on peut déjà s’informer, discuter, proposer.


Ce qu’on retient (et ce qu’on va dire à nos copains)

Cette rencontre avec un député, c’était loin du cliché. Pas de discours pompeux, pas de langue de bois. Juste un échange franc, ouvert, stimulant. On a découvert un métier exigeant, mais aussi passionnant. On a vu que la politique, ce n’est pas que pour les adultes, ni que pour les Parisiens.

On est repartis avec des idées, des réponses, et surtout l’envie de nous sentir utiles. Parce que oui, on a 13, 14 ou 15 ans. Mais on est aussi des citoyens en devenir. Et ce qu’on pense, ce qu’on vit, ce qu’on propose… ça compte déjà.


Merci !

Merci à Stéphane Vojetta pour sa disponibilité, ses réponses et sa sincérité. Merci aussi à l’équipe de l’École du FLAM de nous avoir permis cette rencontre. C’était notre premier Rendez-vous Citoyen… et sûrement pas le dernier.



 
 
 

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